Cette année-la...

Je suis encore sous le choc. Hier matin, en allant acheter du lait au combini, ils passaient, dans une version instrumentale d'ascenseur, "cette année-la" de Claude François... Vade retro Satanas!

*il bouge encore*

Le Parc

Sur la route du bureau, il y a ce parc, un lieu comme un condensé d’histoires japonaises. Un bosquet dense, un bac à sable et quelques jeux, des bancs sur une terrasse sous une pergola, un étang, une ile en son centre, un petit temple dessus, un loueur de barques.Le matin, on y promène son chien, ca se renifle en bas, ca discute voisinage en haut. Des mères au foyer amènent leurs tous petits jouer dans le sable, discutent avec d’autres mamans, tissent les liens sociaux qui leur seront bien utiles le jour où ces petits partiront pour l’école, quand ils partiront tout court. Jeudi matin, des personnes âgées viennent entretenir le parc, l’initiative privée pour s’occuper du bien commun. Les hommes après avoir ramassé les feuilles mortes ratissent la terre battue en papotant clope au bec ; les femmes s’occupent de la treille de roses, retirant gourmands et mauvaises herbes. Les frontières construites des années durant ne s’effacent pas si facilement.

Le soir, on s’y attarde, on s’y retrouve. De jeunes couples se blottissent sur les bancs, cherchant l’intimité qu’ici seulement ils peuvent trouver.Des garçons ont garés leurs scooters le long du bac à sables, assis sur la bordure en bois, fument une cigarette en sirotant une cannette de shōchū. Ils discutent, leurs petits boulots, la mécanique de leur machine peut-être, les filles surement, reculant le temps de rentrer, seul, dans chez soi exigu.Dans l’ombre, plus loin, des hommes attendent, sur un banc ou piétinant. Je n’ai pas saisi s’il s’agit d’un trafic, des substances ou des corps, ou d’une simple fuite, un espace-temps entre bureau et foyer.Enfin, il y a cet homme, seul, avec ses quelques sacs en papier, assis sur son banc, toujours le même. Il mange un bol de nouilles instantanées. Les jours de pluie, dans son imperméable transparent, comme recouvert d’une bâche, il est là, prostré, assis les bras croisés, serrés sur ventre, le dos courbé. Plus tard, la nuit, il s’allonge, se protège sous une tente faites de parapluie, de couvertures et de feuilles de journaux, ses sacs en papier sous le banc. Au matin, parfois, il est encore là, un homme lambda, assis avec ces quelques sacs en papier à coté de lui, propre, même pas ébouriffé, profitant du soleil de ce nouveau jour.

Même si le temps est encore beau, les nuits sont froides.

Précieux

Trois semaines pour un bilan. Difficile de dire encore. Une seule certitude, mon nouveau travail m’ouvre des horizons, la possibilité de toucher du doigt ce que je voudrais vraiment faire. Alors bien sur ce n’est pas acquis, il faudra de l’énergie et de l’envie.
Pour l’instant l’agence vit essentiellement de boulot alimentaire mais essaie aussi de se créer une production propre, la recherche principale étant l’habitat de petit format et bas coûts. Le problème c’est que pour l’instant l’équipe manque un peu d’outils et de motivation pour pousser les projets jusqu’au bout. Et c’est ca mon boulot. Apporter une patte nouvelle, des capacités plus diversifiées, un regard extérieur aussi, mettre des coups de pieds dans les fourmilières et les convictions.
De manière plus pragmatique, le travail se fait ici a la japonaise. De 9h30 a 21h30 en moyenne. Ménage le mercredi et vendredi matin. La production de maquette est régulière sans être excessive (pour l’instant en 3 semaines 5 maquettes). On vient de finir la première phase d’un projet de maison en ville (90m² de terrain, 45m² au sol, 110m² de planchers), j’ai produit quelques images dont je suis relativement content. Et surtout, mon travail est apprécié, ce qui après cette année écoulée est bien agréable.


Pour le reste de la vie, tout va doucement, paisiblement. En allant voir sur ma galerie photo, vous trouverez les cliches de notre weekend a Osaka et aussi d’autres petites choses photographiées ici ou la. Les weekends passent vite parfois sans faire grand-chose. Le temps aussi passe vite, une vie à travailler, week-end, semaine, ca file. Et en même temps il faut profiter, gouter ce temps que l’on a ici, précieux.

Je marine

Et viens le temps du post.
Plus on attend plus c’est difficile, on hésite, on tâtonne. Trop de chose à raconter si l’on colle à l’anecdote, pas assez si l’on essaie d’être dans les grands discours (de la méthode). Pour m’économiser des effets, dont la seule pensée des efforts qu’ils demanderaient me fait ployer, depuis un peu plus de deux semaines, je revis. Enfin pour le moins, je devrais.
Je quitte, après presque un an de bons et douleurs services, la cite condamnée de l’Atlantide, pour aller m’échoir sur des rivages moins fantasmés. Je ne m’y supportais plus, je finissais par m’en vouloir, retournant contre moi ce désamour de mon travail.Me voila donc embarqué dans une nouvelle aventure - filons la métaphore marine -, dans un équipage réduit, 4 personnes, pleinement japonais, essayant humblement de faire de petits choses, de le faire bien. Comme voir un phare âpres des semaines de mer - ca commence à être lourd -, je suis tout autant excité qu’anxieux. Heureux du changement, de ce rapprochement des mes propres idées et envies, d’être parti prenante du lieu, du pays où je vis. Mais peur aussi, de l’inconnu, d’un hypothétique échec de ces attentes, et simplement, de ne pas être à la hauteur.Alors je suis un peu dans le brouillard. Entre deux états. Entre deux pays. Entre deux boulots.
Pour en revenir au passé proche, vous avez certainement compris par la faible production de post, que l’été, pour ces raisons, fut difficile. Naviguer à vue, c’est dur pour les nerfs. Mais, il y a tout de même eu plein de belles choses cet été, j’en ai mis un peu dans mon album photos –cliquez en haut -.Enfin je voudrais saluer les inconnus qui passent sur ce blog, et qui,
ô surprise, laissent parfois des commentaires. Même si, à la base, il ne s’adresse qu’à une population réduite (voir très si j’en crois les réactions à mes bavardages), il est toujours bon de se voir rappeler que c’est une maison sans porte ni fenêtre.
Bon, je dois l’avouer ce post n’est pas vraiment intéressant, je ferais mieux pour le prochain, c’était juste un coup de corne de brume, un signal, un rien.


 

Copyright 2007| Blogger Templates realise par GeckoandFly.