Des vies, Des choix

Je sors d’un entretien chez Saana. Je suis sorti avec l’envi de vomir et une quantité de questions dans la tête.

Petit résumé. Le site officiel du cabinet et plus que minimaliste, et sur l’adresse e-mail qu’ils donnent, ben… ils ne répondent pas. Pour pouvoir les contacter, je suis passé par le cabinet de Ryue Nishizawa, l’associé de Kazuyo Sejima, qui m’a permis de contacter des personnes à l’intérieur du bunker. Et miracle ils me proposent un stage. Comment ne pas être aux anges, un des cabinets dont la production est plus qu’intéressante, de niveau international, m’offre un stage. Bref. Donc aujourd’hui je file loin de mon chez moi pour dénicher le dit cabinet. Car en fait ils sont à l’étage d’un hangar, je croyais même m’être trompé d’adresse. Du coup, je me dis chic, ils ne doivent trop pas se prendre la tête, c’est un gentil bordel, il y a beaucoup de personnes jeunes et pas mal de tee-shirt marrants. Dans une première pièce une dizaine de personnes triturent du carton, on m’emmène dans une autre salle où une cinquantaine de personnes s’affairent derrière leurs ordinateurs portables et se trouvent devant moi deux grande tables de réunion avec, au fond, les deux maîtres des lieux en train de discuter avec un troisième larron et de griffonner sur des plans. La, je dois dire que je tombe presque amoureux. Arriver à avoir un cabinet de cette importance et ne pas être là juste pour l’image ou la figuration, continuer à s’investir pleinement dans le boulot, je trouve ça assez fascinant. L’entretien se passe avec une jeune femme, je l’apprendrais grâce à Google en rentrant qu’en toute simplicité elle vient de chez OMA et Toyo Ito. Bref, elle termine par la proposition de stage. J’ai donc d’abord un première choix, je peut faire une stage non rémunère de quelques semaines à quelques mois et la je me ballade d’un projet à l’autre, j’aide sur des maquettes, du dessin info, etc. mais aucun espoir d’être engager. Le deuxième choix est celui-ci, j’ai d’abord un stage de trois mois, non rémunère bien entendu, et je suis, comme fonctionne l’agence, rattache à un chef de projet, travaillant donc sur un projet à la fois (le projet de logement pour l’Opac de Paris), je dois travailler du lundi au samedi de 10h a 22h et quand il y a du boulot jusqu'à 1h du mat et le dimanche aussi, si jamais je survis à tout cela, que mon chef de projet est content de mes services (gratuits) et que peut être moi aussi (maso ?), alors je suis embauché. Et franchement quand j’ai écouté cela j’ai eu du mal à ne pas esquisser un petit sourire. L’argument c’est que ce n’est pas un très grand cabinet (en nombre de personnes) donc ils attendent que les gens soient très motivés et investis. Bien. Moi j’attends leur réponse.

Et la du coup je me pose mille questions… Ai-je les dents assez longues pour accepter ? Est-ce que c’est ça la vie que je veux ? Baser sa vie uniquement sur le travail ça marche combien de temps ? 5 ? 10 ? 20 ans ? Sommes nous forcement des looser si on choisit une vie plus simple où l’on essaye de changer les choses à son petit niveau ? Faut-il forcement exploiter son prochain pour réussir ? Combien de gens sont prêt à accepter de telles conditions ? Comment on-dit prendre les gens pour des cons en japonais ? Pensez-vous que ça me ressemble ? Et vous que feriez-vous ? Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour l’estime des autres et votre propre estime ?

Les Dormeurs

Fin d’après-midi, dans le train qui file sur Shibuya, comme d’habitude quelques voisins préparent leur soirée dans un dernier somme. L’image transmise par Martin Parr dans le série des Japonais endormis n’est pas un mythe. L’allongement des trajets a créé une nécessitéde combler cet espace-temps vide. Beaucoup lisent (debout, assis, coincés), d’autres regardent la télévision, écrivent ou jouent sur leurs téléphones, mais le plus impressionnant est cette faculté à dormir dans le train. Matin, midi, soir, il y aura toujours un roupilleur. Parfois de concert, par rangée entière, ils récupèrent. Est-ce un combat contre l’ennui ou l’épuisement de la vie urbaine ? En tout cas je les salue ces valeureux guerriers qui presque jamais ne loupent leur station.

Pasta Mayo

Le Japon, pays du raffinement, du subtil, de la délicatesse, de l’évanescence, etc.

Moi, aujourd’hui, j’ai mangé des pâtes à la mayo :D

C’est un vrai plat que l’on trouve dans les supermarchés, il faut également noter que Dominos pizza, pour ne pas les nommer, propose deux pizzas recouvertes de mayo dont la teriyaki chicken, moi j’aime.

Au-delà de ces considérations futiles, rien de bien neuf sous le soleil levant. Les propositions de stage de se bousculent pas dans la boite au lettre, mais c’est le résultat des recherches piano que j’ai pour l’instant menées. Mon attention actuelle est portée vers la langue, car elle seul sera le sésame qui me permettra de trouver un vrai travail. On me tyrannise pour que j’apprennes les kanji, 5 par jours sinon je suis privé de dessert. J’avance peu a peu aussi sur la grammaire, j’apprend que le sujet de la phrase : « j’aime les fleur. » c’est fleur et après tout c’est pas idiot. Bref c’est une véritable gymnastique de la pensée, remettre en place des modèles acquis, prendre un angle de vision différent.

Voila sinon la véritable vie se concentre sur les week-end, le dernière fut très charge et éclectique. Tout d’abord, nous sommes allés, vendredi soir, au Théâtre Agora voir une pièce de Oriza Hirata, Tokyo notes, par sa troupe, dans son théâtre. Par chance ils proposent des représentations sous-titrées en français. J’ai retrouve dans cette pièce ce que j’aime dans le cinéma de Imamura, ce regard proche et distant a la fois, cette compassion dans laquelle on est embarqué pour partager, au-delà des simples sentiments, un véritable morceau de vie. L’histoire se passe dans un hall de musée ou plusieurs histoires vont se croiser et parfois s’entrecroiser. L’ensemble tourne autour des liens familiaux et amoureux, de tous ces fils tissés qui deviennent parfois si difficile à démêler. Le théâtre était tout petit, on pouvait tout autant ressentir physiquement ce qui se passait sur scène que dans l’auditoire. Une excellente soirée.

Je dois dire que samedi fut le cadre de réjouissances plus… chamarrées. Nous avons cédés aux sirènes (a barbe) et nous avons prolongée la soirée traditionnelle dans une izakaya par une sorti en boite. Il s’agissait en fait d’une soirée privée, Black list, organisée par des français dont le thème aurait pu être : « Etranger cherche japonaise esseulée ». Le décor était kitch-chic (des têtes de mort recouverte de strasses, des corps de femmes nues en vinyle avec des chaînes dorées dessus, des statues recouvertes de gouttes d’eau en plastique, des hiboux empaillés et surtout beaucoup de velours rouges). La musique n’était pas assez mauvaise pour être drôle. Et, après ça, je crois ne pas avoir besoin de décrire la fréquentation. Bref c’était comme se retrouver au milieu du bush australien avec quelques autochtones qui vous scrutent du coin de l’œil, c’est marrant, sans aucun doute dépaysant, mais pour les vacances seulement. Un moment ethnologique donc (j’ai failli mettre éthologique ;p ).

Voila après cela un dimanche calme fut plus que bienvenu.

La suite au prochain numéro.



PS : Dans le rayon des nouvelles dont personne ne veut, je vous annonce l’arrivée de Gudrun, votre nouvelle amie, petite machine sur-vitaminée qui contrairement a l’ancienne bécane (qui ne faisait plus les cliquer-glisser, qui coupait le son quand ça la saoulait, qui plantait a tout va…), bref je n’ai plus d’excuse pour ne pas bloguer…

Classic!

Hiyoshi desuka

Post du jour, Bonjour!

J’ai décidé d’ajouter du contenu à ce blog de manière un peu plus assidue car, cela fait un mois que je suis ici et je n’ai pas vu le temps passer…
Je suis officiellement résident au japon depuis aujourd’hui, je viens d’aller retirer ma gaijin card, Yatta ! Ca a été l’occasion de sortir profiter du franc
soleil qui règne aujourd’hui après deux jours de pluie. J’ai trouvé sur mon chemin un copain robot qui a une bonne tête, je trouve. Il était devant un magasin de manga au milieu des distributeurs de petites-boules-à-jouets, sinon rien de bien passionnant à Okurayama (c’est la où se trouve la mairie d’arrondissement à laquelle Hiyoshi est rattachée).

Voila l’occasion de vous présenter Hiyoshi, donc c’est une petite ville située entre Tokyo et Yokohama sur la Toyoko-sen. C’est un endroit assez vivant puisque on y trouve deux campus de l’université Keio, et donc plein de petit restaurants et commerces. La gare, que l’on aperçoit au fond de la première photo avec son enseigne Tokyu, est un ensemble, comme souvent au Japon, qui comprend aussi un centre commercial avec un supermarché et un lieu ou plein de gens vendent des petits trucs à manger dans le « departement store », mais aussi des magasins (électroménager, musique, mobilier..) et des restaurants indépendant, mais je vous en dirais un peu plus sur les gare et leur système tentaculaire une autre fois.

Le plan de base à l’est de la gare a été fait selon des principes du plan radioconcentrique d’une cite jardin toute proche, Den-en-chōfu, mais donc l’aspect de petites résidence a, à Hiyoshi, complètement disparu. Des que l’on s’éloigne du quartier de la gare, on trouve un quartier résidentiel fais d’une multitude de petites maisons et quelques immeubles d’habitat collectif. C’est une banlieue et c’est un endroit très agréable à vivre, qui a dit qu’il y avait antinomie ?

J’ai commencé une carte Google Map où j’indiquerai au fur et à mesure les lieux dont je vous parle.

Vous prendrez bien un petit GatOooo

Golden week oblige je ne suis pas beaucoup à l’appart ou tout du moins pas mal distrait. Mais je prends quelques minutes pour inaugurer une double série de présentations, avec, tout d’abord des petits reportages culinaires en terre Nippone puis d’autres témoignages franponais ou pour le moins drolatiques qui reviendront de temps en temps dans ce blog.
Donc voici les Gatô et une autre boite de petites cochonneries pleines de sucre (réconfort du soir). Juste ça me fait rire...

Sinon rien de neuf ici, un peu de stress pour dimanche c’est à peu près tout. J’ai commencer d’ajouter des photo sur ma galerie flickr (cliquer sur l’onglet photos) si ça vous dit d'aller y faire un tour, vos commentaires sont les bien venus ici ou là-bas.

Ciao.


 

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