Sur la route du bureau, il y a ce parc, un lieu comme un condensé d’histoires japonaises. Un bosquet dense, un bac à sable et quelques jeux, des bancs sur une terrasse sous une pergola, un étang, une ile en son centre, un petit temple dessus, un loueur de barques.
Le soir, on s’y attarde, on s’y retrouve. De jeunes couples se blottissent sur les bancs, cherchant l’intimité qu’ici seulement ils peuvent trouver.
Même si le temps est encore beau, les nuits sont froides.
Trois semaines pour un bilan. Difficile de dire encore. Une seule certitude, mon nouveau travail m’ouvre des horizons, la possibilité de toucher du doigt ce que je voudrais vraiment faire. Alors bien sur ce n’est pas acquis, il faudra de l’énergie et de l’envie.
Pour l’instant l’agence vit essentiellement de boulot alimentaire mais essaie aussi de se créer une production propre, la recherche principale étant l’habitat de petit format et bas coûts. Le problème c’est que pour l’instant l’équipe manque un peu d’outils et de motivation pour pousser les projets jusqu’au bout. Et c’est ca mon boulot. Apporter une patte nouvelle, des capacités plus diversifiées, un regard extérieur aussi, mettre des coups de pieds dans les fourmilières et les convictions.
De manière plus pragmatique, le travail se fait ici a la japonaise. De 9h30 a 21h30 en moyenne. Ménage le mercredi et vendredi matin. La production de maquette est régulière sans être excessive (pour l’instant en 3 semaines 5 maquettes). On vient de finir la première phase d’un projet de maison en ville (90m² de terrain, 45m² au sol, 110m² de planchers), j’ai produit quelques images dont je suis relativement content. Et surtout, mon travail est apprécié, ce qui après cette année écoulée est bien agréable.
Pour le reste de la vie, tout va doucement, paisiblement. En allant voir sur ma galerie photo, vous trouverez les cliches de notre weekend a Osaka et aussi d’autres petites choses photographiées ici ou la. Les weekends passent vite parfois sans faire grand-chose. Le temps aussi passe vite, une vie à travailler, week-end, semaine, ca file. Et en même temps il faut profiter, gouter ce temps que l’on a ici, précieux.
Et viens le temps du post.
Je quitte, après presque un an de bons et douleurs services, la cite condamnée de l’Atlantide, pour aller m’échoir sur des rivages moins fantasmés. Je ne m’y supportais plus, je finissais par m’en vouloir, retournant contre moi ce désamour de mon travail.
Bon, je dois l’avouer ce post n’est pas vraiment intéressant, je ferais mieux pour le prochain, c’était juste un coup de corne de brume, un signal, un rien.
Je ne sais plus vraiment pourquoi j’ai découvert ce site internet. (enfin un peu une sombre histoire de recherche en boulangerie)
Le japon peut parfois être pays d’obsession. La nourriture en est une. A tout heure la télévision débite du programme alimentaire, untel mange un bagel devant wall street, un untel cuisine des sardines sous les néons d’un studio, untelle mange des haricots rouges aux confins du japon…
Aujourd’hui je me suis réveillé content (malgré les deux réveils).
Malheureusement quand je me suis rendu content qu’on n’était pas vendredi mais jeudi, j’étais bien moins ravi.
Pas envie.
Métro, boulot, dodo. Ca vous prend tout votre temps. Ca vous remplit le cerveau de chose dont vous vous contrefichez profondément. Changer d’air.
Sendai donc, pour quatre jours, fut très agréable. Une ville d’un million d’habitants et pourtant c’est petit, vingt minutes de marche et vous êtes dans le foret, deux grandes rues commerçantes et un quartier de bar-resto-pachiko-copines et c’est à peu près tout. Assez déroutant selon des critères européens.
Enfin, malgré ces dimensions réduites, la ville dispose des cette multitudes d’échelles si caractéristiques de la ville japonaise contemporaine. Mais parfois, je désespère de la ville ici, car à Sendai, comme ailleurs, la ville se régularise, s’assainie un peu plus chaque jour.
On nettoie, l’espace physique et moral, des ses petites rues cachées qui abritent de petits troquets où l’on pouvait s’engager dans quelques discussion entre vieux de la vieille, trouver quelques filles faciles, et autres petites anicroches dans la machine bien huilé que serait la société civilisée.
Mais de mon humble point de vue, c’est détruire sa spécificité. Je ne suis pas pour figée les choses dans le marbre, ni muséifier la ville qui doit être et rester un tissu vivant. Ici détruire ce n’est pas perdre, c’est purifier. Mais cette purification symbolique, religieuse et devenue aujourd’hui une épuration dictée par des intérêt financier. On détruit des petites rues avec leurs petites constructions, on regroupe les parcelles pour y reconstruire de gros complexes immobiliers, propres, rangés, surveillés. L’urbanité japonaise est un phoenix, qui aujourd’hui se brûle les ailes, il faudrait revenir plus encore sur ce sujet car bien des exemples me viennent en tête : Tsukiji, le marche au poisson qui va être détruit et reconstruit en dehors du centre, Shimokitazawa qui va être percé d’un grand boulevard, Nakameguro où les cerisiers seront dans quelques mois a l’ombre des tours.
Comme d'habitude, beaucoup plus de photos ici !
Depuis ce voyage, peu. Travailler samedi dernier pour aider mon ancien boss. Cette semaine, s’acharner sur une présentation. Hier, passer au bureau faire de la paperasse. Sans intérêt.
Une bonne chose pourtant. Mon collègue maniaco-alcolo a enfin était mis dehors. Ca a été dur car visiblement insulter ses collègues, faire de la capoeira, du foot et le poirier au milieu de l’agence quand les autres charrette et proposer aux collègues féminines de le masturber ce n’était pas des motifs de renvoi selon mon boss.
Apres douze jours consécutifs de travail (dont deux nuits blanches), une charrette de terminée. Je ne dirais pas que j’aime le projet que nous avons, mais nous avons tout de même fait une bien belle présentation (j’attend le résultat pour présenter quoi que ce soit).
Je suis en pleine charrette pour un concours (rendu mercredi, tout le weekend à l'agence)...
Je copies colle juste ce que m'envoie mon gentil collègue D. designer graphique propulsé a la bibine.
On trouve effectivement de nombreux lieux où les sakura ont été plantés en nombre spécialement pour créer cette impressionnante explosion florale. Ainsi, la majorité des points d’eau en ont été entourés, accentuant la présence des fleurs dans les reflets de l’eau. De même, les anciennes petites rivières qui étaient devenues des égout à ciel ouvert on étés couvertes et transformées en promenade bordées de cerisiers.
Etrangement après cette explosion de fleurs et pique-nique tous rentreront chez eux. Le tabou du repas extérieur reprenant ses droits.
Plus de photo ici
La berlue, c’est certainement cela. Entre M. Yamada et Mme Mori, voir un visage connu. Alors on regard un peu plus, on dissèque cette physionomie, détaillant chaque trait nous évoquant d’autres traits, lointain ceux-ci. Certes, on ne voit que ce que l’on veut voir et le mal du pays produit biens des symétries dans le fond de l’œil. Mais parfois c’est évident, ce visage triangulaire, cette lèvre charnue, ce sourcil froncé, voici le Jeff local, qui s’est fait chanteur sous le nom de Ken Hirai. Alors, je collectionne cette galerie de personnages (de monstres?) comme autan de rencontres, par procuration, ces amis ainsi incarnés, ceux d’ici. Donc plus que le mal du pays, c’est le mal de ceux qui vous entourent qui se fait sentir. La distance, parfois excitante, délicieuse, épanouissante révèle aussi son double tranchant.
Mais, plus loin que ce manque, l’impuissance est cruelle. Celle de nous pouvoir être là pour ceux qui ne vont pas bien. Et plus encore pour ceux qui ne vont plus être là. Mon grand-père, malade, s’éteint doucement et je sais que je ne pourrais rentrer pour le voir une dernière fois. Je suis là, attendant, d’ici quelques semaines, mois, un coup de fil, un email, une mauvaise nouvelle. J’en avais conscience en partant, il y a presque un an maintenant, en faisant le tour de ma famille, c’était une possibilité. Mais sa réalité fait mal.
Alors je m’accroche à ici ; tout en pensant à ceux de là-bas. Il n’y a pas d’équation qui ne produise que du bon, il y a des choix, des tris révocables, à assumer, à chaque pas.
C'est dimanche, donc c'est post !
Pas de grandes nouvelles ni de grandes annonces. Une semaine compliquée, fatigante pour le corps et les nerfs. Mais c’est du passé.
Un week-end, d’esthète fauché pour reconstruite la bête.
Tokyo toujours là, foisonnante, et plurielle. Tous les derniers mercredi du mois, se déroule la pecha kucha night. C’est une soirée de rencontre de créateurs, ou des designer, architectes ou graphistes présentent leur travail actuel. Cela se passe au Super Deluxe, à Roppongi, un club appartenant à un couple d’archi, Klein / Dytham, qui le reste du temps accueil de bonnes soirées et des concerts intéressant (j’y ai vu Tujiko Noriko en 2005). Ces soirées se sont d’ailleurs développées dans le monde entier, il y en a même à Paris et Marseille (mais je crois que contrairement à Tokyo où cela est très étudiant, en Angleterre c’est très professionnel).
Je m’y trouvais donc fin février en compagnie de quelques collègues et d’une amie anglo-japonaise avec qui j’ai travaillé chez Bow-Wow. De bonne choses et de moins bonnes aussi. Je retiendrais : Shuetsu Sato un graphiste du kanji en ruban adhésif, Yellow Brain des graphistes qui font surtout dans le packaging de cd et SSchemata Architecture Office un architecte qui, entre autres, récris l’habitat japonais.
Une bonne soirée, à renouveler dès la fin du mois de mars.
(Et comme d’habitude n’hésitez pas à cliquer pour voir plus loin.)
Libellés : architecture, design, Tokyo
Les chats noirs demandant plus de blog, je profite d’un moment de répit pour faire mon premier post du boulot. (huhu)
Deux concours en ce moment à l’agence, je suis chargé d’un, sous la direction de la chef de projet. Pour ce concours je dois faire pas mal de recherche sur wikipedia, googlemap ou livesearch (je suis définitivement fan des bird’s eye view). Et comme d’habitude dans ce genre d’entreprise, en faisant des recherche sur Genève, me voila à regarder plus attentivement la géographique du Rhône, puis la glacier du Rhône (en Suisse), de la, je jette un oeil aux plus grand glaciers des alpes, me voici regardant un par un les « 4000 » des alpes, et pouf voici les sommets les plus accidentogènes… Bref errance ou procrastination selon le point de vue, je me cultive un peu et perd surtout mon temps. Bref tout ça pour en arriver au sujet du jour. Pendant ces virevoltes sur la toile, une de mes grandes passion (et oui j’en suis réduit la), c’est de voyager par procuration sur googlemap. Zoomer. Dézoomer. Je suis accro. Mon caviar dans tout cela, c’est de trouver des boulettes, ce que j’appellerais des googledrunkmaps. Et, ô jouissance j’en ai trouvé deux aujourd’hui. Je trouve ça tellement… (Drôle ? Intéressant ? Surprenant ?). Cela mériterait presque un album photo spécialement dédié.
Bon voila où en est ma névrose, mais bon au moins ça ne fait pas de mal aux chats…
Un mois d'hiver. La saison des fraises (oui, vous avez bien lu). Et c’est déjà fini. Un hiver sec, froid, marqué, même de la neige, quatre jours. Le Japon(ais) aime les saisons, et il est vrai qu’au niveau météo, elles sont bien la, plus nombreuses qu’en Europe, marquées, des transitions, le passage du temps incarné. Mais la saison est là aussi dans les rayons des magasins, c’est donc à la fraise que sont déclinés pocky, kit-kat et autres saloperies. Mais déjà le printemps, avec sa sakura flavor, frappe à la porte du combini.
Un mois aussi que nous sommes installé dans Tokyo, à Oookayama. La vue depuis l’appartement est a tombé (cf. photo). Le coté petite maisons d’Hiyoshi me manque un peu. Mais ce nouveau quartier reste dans le Tokyo tel je le conçois : une accumulation de villages. Avec son université, sa shotengai, ses commerces traditionnels, un fabricant de tofu, un négociant de riz, une vendeuse de senbei; c’est une bouffée de Japon chaque soir et chaque matin sur le chemin du boulot.
Car, au travail aussi une nouvelle saison s’annonce, une nouvelle équipe, autour d’une nouvelle chef de projet, se met en place. De plus, le contrat pour l’hôtel à Budapest se négocie en ce moment (vous pouvez voir quelques image, dont une partie de mon travail, ici).
Bref du pain sur la planche.
Bonus spécial Atma : Les japonais ont trouvé la pierre philosophale… (ici)
Voila une année de terminée. Un année version rollercoaster, avec ses sommets et ses abysses.
Mais le bilan de cette année sera finalement positif.
Car si j’ai étais absent de ce blog depuis quelques mois maintenant, c’est d’abord à cause d’une succession d’événements dans ma vie, qui a débouchée sur une embauche dans un cabinet franco-japonais début décembre. Pour l’instant c’est assez compliqué niveau boulot mais je m’en sors. Ne reste plus qu’à passer au travers des formalités pour le visa de travail et tout sera pour le mieux.
Pour en revenir à la raison première de ce post je voulais d’abord vous souhaiter à tous une excellente année 2008 (Santé, bonheur, travail et s’il en reste un peu j’vous le mets aussi) et j’espère que vous avez terminé dignement 2007. Ici à Tokyo, tout c’est bien passé pour mes premières fêtes loin de France, et cela, certainement, car j’étais très bien accompagné.
Pour la photo, cela représente bien la noël ici… Une peu miteux.