Ceux d'ici

La berlue, c’est certainement cela. Entre M. Yamada et Mme Mori, voir un visage connu. Alors on regard un peu plus, on dissèque cette physionomie, détaillant chaque trait nous évoquant d’autres traits, lointain ceux-ci. Certes, on ne voit que ce que l’on veut voir et le mal du pays produit biens des symétries dans le fond de l’œil. Mais parfois c’est évident, ce visage triangulaire, cette lèvre charnue, ce sourcil froncé, voici le Jeff local, qui s’est fait chanteur sous le nom de Ken Hirai. Alors, je collectionne cette galerie de personnages (de monstres?) comme autan de rencontres, par procuration, ces amis ainsi incarnés, ceux d’ici. Donc plus que le mal du pays, c’est le mal de ceux qui vous entourent qui se fait sentir. La distance, parfois excitante, délicieuse, épanouissante révèle aussi son double tranchant.

Mais, plus loin que ce manque, l’impuissance est cruelle. Celle de nous pouvoir être là pour ceux qui ne vont pas bien. Et plus encore pour ceux qui ne vont plus être là. Mon grand-père, malade, s’éteint doucement et je sais que je ne pourrais rentrer pour le voir une dernière fois. Je suis là, attendant, d’ici quelques semaines, mois, un coup de fil, un email, une mauvaise nouvelle. J’en avais conscience en partant, il y a presque un an maintenant, en faisant le tour de ma famille, c’était une possibilité. Mais sa réalité fait mal.

Alors je m’accroche à ici ; tout en pensant à ceux de là-bas. Il n’y a pas d’équation qui ne produise que du bon, il y a des choix, des tris révocables, à assumer, à chaque pas.

1 Comment:

  1. raspoutine said...
    Mon petit choux je pense à toi très fort même si je te répond tardivement...

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